Les données de mesure et relatives à l’énergie peuvent, comme le montre l’illustration 43, provenir de nombreuses sources.

Illustr. 43: ­Collecte de ­données provenant de ­différentes sources

Par conséquent, une première difficulté con­siste à acheminer toutes ces données de manière centrale sur le serveur doté du logiciel de mana­gement de l’énergie, ce qui requiert l’accès à plusieurs technologies différentes. Dans la section « Communication », les différents signaux et protocoles utilisés sont décrits plus précisément. En principe, on peut toutefois différencier la collecte de données manuelle et automatique.

Dans la pratique, cela n’est plus un problème insoluble, car toute une série de solutions maté­rielles sont disponibles pour intégrer les différents signaux de mesure et la transmission à l’aide des interfaces adéquates.

Si, sur la base d’un concept de mesure, on a déterminé la quantité de données à enregistrer en continu, l’organisation des données doit être définie. Pour ce faire, les aspects suivants doivent être pris en compte:

  • Les données enregistrées sont-elles pertinentes sous une forme quelconque?
  • Y a-t-il une personne dans l’entreprise capable de s’occuper durablement du ­matériel et du logiciel (compétences techniques et disponibilité)?
  • Les coûts peuvent-ils être assumés en interne ou un hébergement à prix avantageux est-il envisageable?
  • En cas de service externe, un support technique est-il garanti?

La décision de la manière dont doit être organisée la gestion des données doit être évaluée individuellement. Les entreprises qui souhaitent mettre en place un management de l’énergie doivent être conscientes du fait que, indifféremment de la solution de gestion des données choisie, au moins une personne dans l’entreprise doit, dans tous les cas, être compétente pour la gestion opérationnelle.

8.3.1 Collecte manuelle

La collecte de données peut s’effectuer manuellement et de façon sommaire. Un collaborateur lit les différentes sondes et les différents compteurs et transmet ensuite les données via l’interface du logiciel de management de l’énergie. Les calculs des différents fournisseurs d’énergie sont alors également transmis dans le système. Ce processus peut s’effectuer mensuellement ou plus rarement, ce qui résulte en une résolution temporelle limitée des données collectées.

Un contrôle manuel est ainsi déjà nécessaire au cours du processus de collecte des données, car il faut vérifier régulièrement si les valeurs collectées représentent des résultats pertinents. Lorsque des écarts inexplicables sont constatés au niveau d’une mesure, il convient de contrôler sur place si la valeur résulte d’une situation d’exploitation inhabituelle, si la sonde de mesure est défectueuse ou s’il y a une erreur sur le canal de transmission. Ce contrôle peut être complexe. Un contrôle visuel par un collaborateur averti est alors requis. Si un bâtiment compte de très nombreux points de mesure (p. ex. des centaines), le contrôle visuel doit parfois être réalisé plus fréquemment qu’on ne le pensait au départ. Cette difficulté est à prendre en compte dans l’emploi du temps d’une équipe de management de l’énergie.

8.3.2 Collecte automatique

Généralement, des décomptes mensuels don­nent une vue insuffisante des flux d’énergie présents dans une grande exploitation. C’est pourquoi dans le cadre du Facility Management, on préconise une collecte des données énergétiques selon une périodicité de 15 minutes, ce qui représente un compromis entre la quantité de données qui arrive et la précision.

Dans l’idéal, les données de mesure peuvent être reprises à partir de la gestion technique centralisée déjà existante et être transmises au logiciel de management de l’énergie pour ­traitement ultérieur.

S’il n’existe aucune technique de commande ou uniquement dans une proportion insuffisante, un nouveau système de mesure doit être installé. Les données qui arrivent doivent alors être lues automatiquement tous les quarts d’heure. Cela inclut des données de différents compteurs pour l’eau, le gaz, la chaleur, le froid et l’électricité, des capteurs pour la température, la qualité de l’air et la lumière, des indicateurs d’état et des alarmes.

Il existe différents fournisseurs de compteurs et sondes de ce type. Lors de l’acquisition, il est important de veiller en particulier aux dispositifs de communication existants et au soutien des logiciels de management de l’énergie. Divers fournisseurs proposent des packs globaux, ce qui signifie que les distributeurs des logiciels de management de l’énergie ont également dans leur gamme les enregistreurs de données compatibles correspondants.

Dans le domaine du bâtiment, on utilisera dans l’avenir des compteurs intelligents (smart-­meters) pour relever la consommation électrique. De tels compteurs offrent déjà la possibilité de lire plus précisément les données de mesure. Un traitement bidirectionnel des données est également possible. Une intégration dans une technique de commande du bâtiment déjà existante est alors obligatoire.

8.3.3 Contrôle des données

Une partie de la tâche du logiciel est d’uniformiser les données issues de différentes sources, de différents formats et différentes résolutions. Ces données doivent ensuite être contrôlées en termes de cohérence et de plausibilité puis être stockées dans une base de données centralisée. L’utilisation du logiciel ou la convivialité pour les utilisateurs sont des facteurs d’acceptation importants car sans une capacité de traitement satisfaisante, la frustration s’installe très vite.

Le niveau d’automatisation permettant de contrôler « automatiquement » la plausibilité des données de mesure entrantes est un critère de qualité. Si l’on détermine une irrégularité suffisamment importante, un message d’avertissement doit être envoyé directement aux collaborateurs ou postes enregistrés dans le système. Cette fonctionnalité est facile à réaliser. Il est plus difficile de déduire des données entrantes, sur la base d’une exploitation (automatisée), un pronostic ou une instruction. Différents produits logiciels offrent en principe des possibilités pour déduire des pronostics à partir des données. La difficulté est plutôt que cela nécessite une compréhension profonde du bâtiment à contrôler et de son utilisation. Pour pouvoir réaliser des pronostics pertinents, le manager en énergie doit parfaitement connaître sa propre organisation (entreprise) afin de pouvoir estimer correctement l’utilisation prévue. En fin de compte, cette possibilité d’exploitation ne dépend plus tellement des possibilités informatiques, mais bien davantage des personnes aux commandes.