Les indices de dépense d’énergie peuvent à présent être comparés à des valeurs de comparaison. Les valeurs de comparaison figurent dans les normes SIA, mais aussi dans des rapports de recherche et des résultats d’études (p. ex. sur energieforschung.ch), auprès d’entreprises comparables, des cantons ou des municipalités, mais aussi dans l’entreprise elle-même, si celle-ci dispose de plusieurs bâtiments.

La comparaison permet d’évaluer l’état énergétique du bâtiment analysé.

Les valeurs de comparaison elles-mêmes, par rapport aux grandeurs de performance de l’entreprise (p. ex. consommation de chaleur par nuitée, consommation électrique par repas, besoin en eau par kilogramme de papier produit), peuvent donner de précieuses informations sur les points faibles et le potentiel d’optimisation.

Bien entendu, une bonne valeur par comparaison ne signifie pas obligatoirement qu’il n’y a plus aucune possibilité d’amélioration, et à ­l’inverse, il n’est pas toujours possible d’atteindre la meilleure valeur. Toutefois, une telle comparaison est un bon moyen de rendre transparent le potentiel d’optimisation possible et de permettre ainsi la mise en place d’une procédure ciblée. La différence entre la valeur réelle et la valeur de comparaison, multipliée par le nombre de grandeurs de référence (p. ex. nombre de mètres carrés) permet de calculer immédiatement le potentiel d’économie et ainsi également l’économie de coûts par an.

Il est clair que la pertinence et l’utilité de telles comparaisons s’améliorent avec la précision des indicateurs et chiffres de référence. Malheureusement, la collecte des indicateurs est complexe, tout comme la recherche de valeurs de comparaison détaillées.

Points faibles

Dans ce contexte, les points faibles désignent des installations ayant un potentiel d’économie d’énergie. Il convient donc de rechercher des possibilités pour réduire la consommation d’énergie grâce à une amélioration. Le confort ou la fonctionnalité doivent continuer à être ­garantis: il n’est pas question que cela implique ensuite d’avoir froid avec un gros pull-over, il s’agit simplement de prendre des mesures là où le confort requis ou la performance nécessaire peuvent être mis à disposition avec une dépense énergétique moindre. Souvent, dans une telle analyse, on rencontre des cas dans lesquels le confort ou la performance demandée sont insuffisants. Dans de tels cas, il est particulièrement intéressant de prendre des mesures, pour tenter d’atteindre simultanément les deux objectifs, plus de confort ou de performance et une consommation d’énergie optimisée.

Pour détecter les points faibles, on peut donc d’une part utiliser des valeurs de comparaison. Toutefois, ces valeurs ne donnent aucune indication sur le motif de cette consommation d’énergie plus élevée. Elles montrent uniquement si et éventuellement où survient une consommation d’énergie trop importante. Pour obtenir des améliorations, il faut trouver des points faibles concrets et des mesures d’amélioration qui peuvent être mises en œuvre dans la ­pratique. Pour cela, il faut non seulement connaître le bâtiment, les installations et les appareils, mais aussi comprendre les processus et l’utilisation. Il faut ensuite rechercher les lacunes et les possibilités d’amélioration en faisant preuve d’intuition, d’expérience et de connaissances. Cela nécessite une inspection du bâtiment et de ses installations, mais aussi la consultation de tous les documents disponibles sur la construction, la technique du bâtiment, les installations et les appareils, ainsi que la connaissance de l’utilisation du bâtiment.

Le principal vecteur de savoir-faire est pres­que toujours le concierge, le responsable du bâtiment ou le directeur du service technique. Sans lui, bon nombre de points faibles ne peuvent être détectés, et il est difficile de mettre en œuvre des améliorations sans faire appel à lui. Une analyse des points faibles ne doit pas être perçue par le concierge comme un contrôle de son travail ou même comme un vote de défiance vis-à-vis de sa compétence, mais doit être une aide pour lui, une occasion de répertorier des lacunes constatées depuis longtemps et les améliorations possibles, et de les faire connaître.

En outre, des entretiens avec les utilisateurs du bâtiment, qu’il s’agisse d’employés, de pensionnaires, de clients ou de locataires, peuvent conduire à des découvertes intéressantes.

Souvent, il est conseillé de confier ce travail à un conseiller en énergie externe.

L’analyse peut s’effectuer conformément à une liste de contrôle, pour permettre une procédure structurée et n’oublier aucun composant ni aucune problématique possible ou pour trouver tous les potentiels d’économie possibles. L’annexe présente un exemple d’une telle liste de contrôle, sans aucune prétention d’exhaustivité.

Il est recommandé, avant le début d’une analyse des points faibles, de dresser une telle liste de contrôle pour un cas concret. Cela permet également de renoncer à certains points pour lesquels on sait avec certitude qu’il n’y a aucun point faible ni potentiel d’économie. De même, une répartition selon les points ayant un potentiel d’économie relativement important peut être réalisée. A cet effet, on peut utiliser le bilan énergétique le plus détaillé possible avec diagramme des flux d’énergie et le tableau SIA 380/4 ainsi que la comparaison avec des indices.

Pour chaque point, il convient de faire appel à des connaissances techniques pour déterminer la présence ou non d’un point faible, la possibilité ou non d’une amélioration, ce que celle-ci permettrait d’économiser ou dans quel domaine elle pourrait être bénéfique (énergie et coûts d’exploitation, éventuelle amélioration du confort ou de la performance), comment et quand cette amélioration pourrait être réalisée et ce que coûterait cette mesure. Là encore, il est important de ne pas chercher à tout relever précisément jusque dans le moindre détail, mais plutôt de parvenir à des chiffres les plus réalistes possibles à l’aide d’estimations et de valeurs d’expérience.

Dans le cas des éléments importants ou principaux, par exemple la production de chaleur ou l’enveloppe du bâtiment, une étude approfondie peut également être intéressante. Eventuellement, différentes variantes d’améliorations peuvent être élaborées.

Ce travail débouche sur une liste de toutes les mesures possibles.