En plus de la minimisation des pertes par transport de chaleur depuis l’intérieur du bâtiment et de la protection contre de fortes surchauffes dues au rayonnement solaire incident, un mur extérieur doit aussi assurer d’autres prestations comme, par exemple, protection contre la pluie battante, protection contre l’humidité, isolation au bruit etc. Dans les murs à simple paroi, toutes ces prestations sont la plupart du temps assurées par l’intermédiaire d’un unique ou de peu de matériaux. La façade ventilée offre la possibilité de faire porter ces fonctions de protection, en partie très différentes, à des couches de matériaux individuelles spécialement appropriées (voir Fig. 3.28; exemple C). Ce type de construction représente une solution optimale du point de vue de la physique du bâtiment, tout en étant en partie aussi coûteuse. Un mur ou une toiture disposant d’une couverture ventilée permet de séparer le matériau d’isolation thermique de la couche de protection aux intempéries qui est en partie étanche à la diffusion de vapeur. En outre, la circulation de l’air dans la lame empêche l’accumulation d’humidité dans les couches internes, porteuses ou isolantes de l’élément de construction. Pour contrôler le bon fonctionnement de ce type de construction du point de vue de la physique du bâtiment, la vitesse de l’air circulant dans la lame ainsi que sa température sont particulièrement importantes!

L’effet de tirage thermique et l’effet du vent (voir chapitre. 4.3) sont à l’origine de la circulation de l’air dans la lame [3.16]. Pour assurer une circulation de l’air à travers la lame malgré les pertes de charges par frottement sur les surfaces rugueuses et les chutes de pression aux rétrécissements de section à l’entrée et à la sortie de la lame, on recommande que la lame ait une épaisseur minimale de quelques cm (2 à 4 cm) ainsi qu’une longueur continue d’au moins une hauteur d’étage (≈ 3 m). Pour les toitures, la lame d’air doit être dimensionnée plus largement en fonction de la pente. En ce qui concerne l’isolation thermique hivernale, la résistance thermique de la lame dépend fortement de la vitesse de l’air qui y circule ainsi que des propriétés radiatives de ses surfaces. Pour des surfaces non métalliques respectivement métalliques, la résistance thermique de la lame d’air ventilée varie – selon l’épaisseur – entre (0,05–0,07) m2 · K · W–1 et respectivement (0,07–0,09) m2 · K · W–1 [3.20]. En été, la lame ventilée améliore la protection contre la surchauffe en évacuant une part considérable de la chaleur issue du rayonnement solaire absorbé. Comme le contenu en humidité augmente avec la hauteur dans l’air ascendant dans la lame, la quantité de vapeur d’eau évacuable par la lame doit être comparée à celle qui arrive par diffusion à travers la couche intérieure du mur.